Proprioception, nociception, Astéréognosie






 

Définition proprioception 

La proprioception est la sensation de la position des membres du corps et de leurs mouvements dans l'espace par l’intermédiaire de récepteurs sensoriels, sans que l'individu ait besoin de les vérifier visuellement. 

La proprioception intervient dans le cadre de la sensibilité profonde du corps humain.

Généralités

Le terme somesthésique peut être utilisé comme synonyme de sensibilité. Il désigne la sensibilité aux diverses excitations que le corps subit, sauf celles qui proviennent des organes sensoriels.
Les sensations somesthésiques comprennent :

  • les sensations extéroceptives, c'est-à-dire la sensation du chaud, du froid, de la pression
     
  • les sensations proprioceptives, c'est-à-dire celles qui proviennent des muscles, des tendons, des articulations
     
  • les sensations nociceptives (ayant un rapport avec la douleur), c'est-à-dire si on préfère la nociception

Le terme sensation désigne le phénomène ressenti consciemment par un individu, et qui est le résultat de l'activation d'un organe sensoriel comme c'est le cas par exemple si l'on présente un objet à la vue ou au contact cutané d'une personne.

Le terme sensation est quelquefois opposé à celui de perception qui met en jeu des aires corticales (certaines zones du cortex cérébral, c'est-à-dire de la partie périphérique du cerveau) d'associations permettant de reconnaître un ou plusieurs objets. La sensation est un phénomène élémentaire qui est intégré au niveau du cortex cérébral par ce que l'on appelle les aires corticales sensorielles primaires, et la perception qui met en jeu les aires corticales d'association.

CLASSIFICATION

Il est possible de définir une impression comme un état de conscience résultant d'une action extérieure quelle qu'elle soit, et indépendamment de la réflexion. C'est ainsi que l'on ressent une impression puis, éventuellement, une sensation. Les sensations proviennent soit de l'extérieur du corps (sensation tactile), soit de l'intérieur du corps, comme c'est le cas par exemple pour la proprioception qui donne des informations relatives à la locomotion, la posture, le tonus musculaire, et ceci grâce à des récepteurs qui sont situés dans une articulation, un muscle ou un tendon.

La sensibilité discriminative (du système nerveux discriminatif), appelée également néo-sensibilité, est l'ensemble des sensibilités épicritiques qui sont intégrées au niveau de l'écorce cérébrale. Ces sensibilités nous permettent d'obtenir des informations précises sur d'éventuelles modifications de l'environnement. La vue, l'ouïe, l'odorat, le goût sont des sensibilités discriminatives.

On distingue plusieurs types de sensibilité :

La sensibilité simple ou élémentaire étudiée par Head, dont il existe quatre modalités :
 

  • la sensibilité tactile
     
  • la sensibilité douloureuse
     
  • la sensibilité kinesthésique (sens musculaire)
     
  • la sensibilité thermique (aux différences de températures)
     

La sensibilité épicritique : pour Head, en neurologie la sensibilité épicritique est la sensibilité tactile et thermique fine et discriminative. L'adjectif épicritique désigne également ce qui survient après une crise.

La sensibilité protopathique est essentielle pour le bien-être, la sauvegarde de l'organisme. Son siège se trouve dans le thalamus.

La sensibilité complexe discriminée permet d'apprécier l'intensité de la sensation et de sa situation dans l'espace et dans le temps, grâce à l'activité de l'écorce (cortex) cérébrale.

Le terme système protecteur, appelé également paléo-sensibilité, désigne l'ensemble des sensibilités protopathiques qui sont intégrées dans le cerveau à l'intérieur du thalamus.
Ces sensibilités protopathiques sont assignées uniquement à déclencher des réactions réflexes ou automatiques, visant à protéger l'organisme. Plus précisément, le terme proprioceptif désigne la sensibilité du système nerveux à divers stimulis comme la pression ou la tension qui affecte les muscles, les os, les tendons et les articulations. Les propriocepteurs sont des récepteurs microscopiques qui permettent la sensibilité proprioceptive. Ils sont situés dans les muscles (fuseaux neuromusculaires), dans les tendons (organes tendineux de Golgi), dans les ligaments des articulations, dans la peau de la paume des mains et de la plante des pieds (corpuscules profonds de Paccioni).

La localisation cérébrale faisant intervenir les zones somato-psychiques est la détermination de la surface du cerveau, plus précisément des régions correspondant à une sensibilité donnée. Il s'agit des zones suivantes :

  • la zone somato-sensitive dont l'altération entraîne l'apparition des troubles de la sensibilité
     
  • la zone somato-psychique de Tilney et Riley dont l'altération entraîne des troubles des perceptions différenciées comme l'astéréognosie par exemple
     
  • les centres moteurs (électro ou excitomoteur) qui correspondent à des zones qui, quand on les excite artificiellement ou psychiquement, entraînent l'apparition de mouvements de certaines parties du corps. Une lésion de ces zones entraîne des paralysies partielles. Une lésion d'une région proche de la zone motrice que l'on appelle la zone psychomotrice entraîne l'apparition de troubles de la coordination (apraxie).

L'homonculus est le terme utilisé par le neurologue Penfield pour désigner la représentation graphique des parties du corps humain, tel qu'il se projette sur le cortex, c'est-à-dire l'écorce cérébrale des circonvolutions frontales et pariétales ascendantes. Le visage et la main occupent dans ces régions la partie la plus étendue. Ce sont les études des lésions des zones somato-sensitives, somato-psychiques et des centres moteurs qui ont permis d'établir l'homonculus.

Le terme intérocepteur, utilisé par le neurologue Sherrington, désigne les terminaisons nerveuses sensitives (appelées également récepteurs sensitifs) qui recueillent les excitations provenant de l'intérieur du corps. Il est nécessaire de distinguer les propriocepteurs qui répondent aux sensations de pression provenant des vaisseaux, et les nocicepteurs en rapport avec les sensations douloureuses.

La stéréognosie désigne la reconnaissance de la forme et du volume des objets. L'astéréognosie est le contraire de la stéréognosie, c'est-à-dire la perte de reconnaissance de la forme et du volume des objets, et survient au cours de certaines hémiplégies quand il existe une atteinte (lésion) de l'aire pariétale du cerveau.

PHYSIOLOGIE

Les différences essentielles entre le système propriopathique et le système épicritique sont essentiellement neurophysiologiques et anatomiques.

En ce qui concerne les modalités sensorielles :

  • le système protopathique transporte la température, la douleur et le toucher
     
  • le système épicritique permet de percevoir la forme, les textures, les glissements, la pression, la position d'un objet et les vibrations.

En ce qui concerne la résolution temporelle et spatiale :

  • Elle est faible pour le système protopathique
     
  • Elle est haute pour le système épicritique

En ce qui concerne les différentes variétés de fibres composant ce système :

  • système protopathique : il s'agit de fibres de petit calibre dont la conduction est lente, qui sont faiblement myélinisées, voire amyéliniques.
     
  • système épicritique : les fibres sont également dans le faisceau médullaire ascendant, mais plus précisément dans les cordons postérieurs et dorsolatéraux.
     
  • le réflexe proprioceptif est un réflexe très simple au cours duquel l'organe réceptif réagit à une excitation qui provient de son propre territoire. Il semble ne mettre en jeu que deux neurones : un neurone sensitif et un neurone moteur, constituant un arc réflexe simple. Exemple de réflexe proprioceptif : contraction d'un muscle consécutive à l'élongation brutale de ce muscle, ou à la percussion de son tendon.
     
  • la sensibilité proprioceptive permet d'avoir conscience de la position et des mouvements de chaque partie du corps à chaque instant.
     
  • le système propriocepteur nerveux donne à tout moment à l'organisme de façon inconsciente des informations qui lui sont nécessaires pour ajuster ses contractions musculaires, permettant ainsi des mouvements normaux et fluides. L'équilibre, le maintien des postures, la sensibilité intéroceptive (provenant des viscères) et extéroceptive (provenant de la peau) font également partie des informations proprioceptives. Les propriocepteurs, d'où partent des fibres nerveuses contenues dans les nerfs et parvenant à la moelle épinière, sont sensibles aux étirements et aux pressions.
     
  • les nerfs ainsi constitués aboutissent à la moelle épinière et constituent deux sortes de faisceaux faits de substances blanches : pour la voie consciente, les cordons postérieurs qui se terminent en périphérie du cerveau (cortex) au niveau des lobes pariétaux (situés au-dessus) et pour la voie inconsciente, les faisceaux spino-cérébelleux (allant de la moelle épinière vers le cervelet).

PHYSIOPATHOLOGIE

Le terme alloesthésie désigne le trouble de la sensibilité concernant l'audition, la vue ou le toucher, et se caractérisant par la perception d'un stimulus du coté opposé à celui d'où il provient réellement. Un stimulus est un facteur externe ou interne, pouvant déclencher une réaction d'un système physiologique. Il s'agit en quelque sorte d'une stimulation ou excitation.

L'atteinte du système proprioceptif a lieu à l'intérieur des trois structures qui hébergent les mécanismes propriocepteurs. Il s'agit  :

Les lésions responsables des affections de ce système sont les suivantes (liste non exhaustive) :

  • traumatisme de la moelle épinière
     
  • présence d'une tumeur entraînant une compression d'une des trois structures
     
  • inflammation
     
  • troubles vasculaires
     
  • carence en vitamine B12
     
  • dysfonctionnement métabolique (mauvais fonctionnement du métabolisme, c'est-à-dire de l'ensemble des réactions chimiques ayant lieu au sein de l'organisme)

SYMPTÔMES

Les symptômes d'un trouble de la proprioception sont :

  • difficulté pour un individu à reconnaître ses différents segments de membres
     
  • absence de coordination du mouvement (ataxie)
     
  • instabilité en position debout
     
  • perturbations de la marche

DIAGNOSTIC

Plusieurs examens neurologiques pratiqués sur un patient présentant des troubles de l'appareil proprioceptif permettent de mettre en évidence des anomalies neurologiques (liste non exhaustive) :

  • le patient en position debout a du mal à maintenir sa stabilité surtout quand il ferme les yeux : il s'agit du signe de Romberg
     
  • quand on lui demande de marcher, on remarque certaines perturbations (équilibre et coordination des mouvements)
     
  • l'application d'un diapason sur les os superficiels n'entraîne aucune perception particulière des vibrations émises par ce diapason

TRAITEMENT

  • le plateau de Freeman est un plateau instable sur lequel un patient doit essayer de se tenir debout. Cet objet a pour but de rééduquer la proprioception d'un individu. Cette rééducation proprioceptive est quelquefois nécessaire après, par exemple, une entorse du genou, une entorse du pied, un traumatisme du rachis (colonne vertébrale).
     
  • la méthode des chaînes musculaires est une méthode utilisée pour rééduquer certains muscles, tendonsaponévroseligaments, et certaines articulations. Cette technique utilise le principe de l'organisation en chaîne des muscles des articulations.
     
  • la méthode de Klein-Vogelbach est une technique de rééducation fonctionnelle faisant appel essentiellement à des exercices durant lesquels on demande à un patient de garder l'équilibre sur un ballon.

Définition nociception

Le terme nociception vient des verbes latins nocere, qui signifie nuire, et capere, qui signifie saisir, capter.
La nociception est la perception de ce qui peut nuire à notre organisme, et donc de la douleur dont le rôle est de nous alerter sur un danger potentiel.
Cette perception de fait grâce à des capteurs spécifiques appelés nocicepteurs.

Généralités

La nociception a un rôle protecteur puisqu'elle nous alerte afin que nous agissions pour nous protéger.

Elle recouvre l'ensemble des réactions qui permettent de transmettre l'information "douleur" au système nerveux central via un stimulus qui, grâce aux nerfs, part de récepteurs sensoriels spécifiques (nocicepteurs) cutanés, musculaires et articulaires jusqu'au cerveau.
Avant d'atteindre le cerveau, le message nerveux passe par la moelle épinière ou le bulbe rachidien où un réflexe défensif, de sauvegarde, se déclenche (par exemple retirer sa main d'une plaque brûlante).
Puis il continue vers le cerveau où il est interprété, intégré, mémorisé.

Cette réaction en chaîne ne se produit qu'à partir d'un certain niveau de douleur : c'est ce que l'on appelle la théorie du portillon. Généralement, l'événement déclencheur est lésionnel (blessure, quel que soit son type).

Les terminaisons des nocicepteurs se trouvent dans la peau, dans les muscles, dans les articulations.
On les classe en plusieurs catégories :

  • thermorécepteurs : sensibles aux températures extrêmes (inférieures à 10°C ou supérieures à 45°C)
  • mécanorécepteurs : sensibles à la déformation de la peau (pression très forte) et aux ruptures de la surface de la peau (coupures, …)
  • récepteurs polymodaux : sensibles à la température et à la déformation
  • récepteurs chimiques : sensibles à de nombreuses molécules de provenance externe ou interne
  • nocicepteurs silencieux : sensibles aux stimuli consécutifs à une lésion

Ils réagissent aux stimuli provenant de toutes les parties du corps : peau, oeil, muscle, articulation, vessie, intestin, utérus, foie, poumons, …

Ces stimuli peuvent être :

  • directs (choc, brûlure, …)
  • indirects (inflammation, ischémie, …)

Contrairement à de nombreuses fonctions de l'organisme, les nocicepteurs ne s'adaptent pas, c'est-à-dire qu'ils ne "s'habituent" pas aux stimuli douloureux afin de conserver leur rôle de lanceur d'alerte.

Les nocicepteurs, qui sont donc des neurones spécialisés, ont 2 types d'axones :

  • les fibres A delta sont les fibres de la douleur vive, intense : très myélinisées, elles transmettent le stimulus douloureux à une vitesse moyenne de 20m/s.
  • les fibres C sont les fibres de la douleur sourde, durable : peu myélinisées, elles transmettent le stimulus douloureux à une vitesse moyenne de 2m/s

Définition 

Astéréognosie


L'astéréognosie est la perte de la reconnaissance de la forme et du volume des objets.

Généralités

Ce symptôme survient au cours de certaines hémiplégies, quand il existe une atteinte (lésion) de l'aire pariétale du cerveau.

Anatomie

Le faisceau pyramidal, est une voie nerveuse principale appartenant au système nerveux central (encéphale et moelle épinière).

Il est constitué d'un groupement de fibres nerveuses possédant un trajet commun, et destinées à transporter les messages moteurs volontaires (influx nerveux permettant d'obtenir un mouvement, contrairement aux messages destinés à la perception des sensations).

Il relie les cellules nerveuses de formes pyramidales contenues dans l'écorce cérébrale (substance grise du cerveau), à d'autres cellules nerveuses contenues dans la moelle épinière. Les nerfs constituant le faisceau pyramidal volontaire, appartiennent à un ensemble de fibres destinées au tronc (abdomen + thorax) et aux membres.

A partir des cellules pyramidales, ce faisceau descend vers la moelle épinière en passant par une zone du bulbe rachidien (région du système nerveux central située en avant du cervelet, entre le cerveau et la moelle épinière en dessous). Il décusse, c'est-à-dire il change de côté. Puis il se sépare à l'intérieur de la moelle épinière en deux branches appelées cortico-spino-ventrales (trajet situé vers l'avant de la moelle épinière), et latérales, (trajet situé sur les côtés de la moelle épinière).

Il se termine dans la corne antérieure de la moelle épinière, appelée corne latérale (située de l'autre côté du trajet de ce faisceau).Quand l'hémiplégie a pour cause une lésion de la voie pyramidale, la lésion siège du côté opposé au membre qui est atteint. C'est ainsi qu'une hémiplégie gauche, correspond à une lésion cérébrale droite, et inversement.

Symptômes

Physiopathologie

Il s'agit d'un syndrome sensitif, s'accompagnant d'un affaiblissement de la discrimination tactile (difficulté à préciser la forme, la consistance d'un objet) s'associant à une altération du sens des attitudes entre autres.

Le patient conserve néanmoins la sensation du froid, de la douleur, du chaud et celle du diapason. Cette pathologie s'associe le plus souvent à un syndrome (ensemble de symptômes) pariétal (en anglais parietal lobe syndrome), dû à une lésion du lobe pariétal du cerveau (lobe situé sur le côté et légèrement au-dessus). Au cours de cette affection, le patient n'intègre plus les messages provenant de la périphérie. Il est désorienté par les messages qu'il ne comprend pas avec précision.

D'autre part, il n'a plus une notion exacte de son propre corps, et ses gestes ne sont pas bien adaptés au but recherché. On parle d'apraxie constructive et idéomotrice. En dehors d'une hypotonie (perte de tonus) des muscles, le patient présente une ataxie, c'est-à-dire une incoordination des mouvements. Les symptômes survenant au cours de cette pathologie se localisent à la moitié du corps opposée à la lésion.

 L'astéréognosie est l'élément essentiel de ce syndrome. On parle de troubles du schéma corporel.

L'hémiplégie est la paralysie partielle ou totale de la moitié du corps. Autrement dit, il s'agit d'une paralysie affectant la moitié gauche, ou la moitié droite du corps. Pour Pierre Marie et Foix, il s'agit d'une « atteinte dimidiée de l'organisme ». Plus précisément, une hémiplégie atteint une ou plusieurs parties du corps en même temps. C'est ainsi qu'il existe des hémiplégies :

  • D'un membre supérieur.
  • Du visage.
  • D'un membre inférieur mais, et c'est important à souligner, toujours d'un seul côté de l'organisme.

Il est également possible d'observer des hémiplégies touchant l'ensemble de la moitié du corps. On distingue classiquement deux variétés d'hémiplégies :

  • L'hémiplégie spasmodique, au cours de laquelle les muscles touchés sont raides.
  • L'hémiplégie flasque, au cours de laquelle la palpation du patient montre des muscles mous, et hypotoniques (affaiblis).

Cause

Cause

L'hémiplégie est le plus souvent due à un accident vasculaire cérébral survenant essentiellement chez le sujet âgé présentant une tension artérielle trop élevée. S'il s'agit d'un sujet jeune, et que l'hémiplégie est d'origine artérielle, celle-ci est due à la rupture d'un anévrisme congénital d'un vaisseau cérébral, s'accompagnant d'hémorragie envahissant l'espace situé en dessous de l'arachnoïde (qui est une des trois méninges de protection et de recouvrement du cerveau, avec la pie-mère et la dure-mère).

Appelée également artériectasie, le terme anévrisme (issu du grec aneurusma : dilaté) traduit l'agrandissement des parois d'une artère, dans lequel s'engouffre le sang et où il peut y avoir formation de caillots. L'anévrisme artériel, est le plus souvent dû à une atteinte de la paroi des vaisseaux par l'athérome (dépôts graisseux responsables de l'athérosclérose).

Les traumatismes entraînent une hémiplégie immédiate, suite à une lésion directe de l'écorce cérébrale, et plus précisément de la partie du cerveau (aires cérébrales) source des influx nerveux ordonnant les mouvements (écorce cérébrale motrice). Parfois, l'hémiplégie survient après un certain temps appelé intervalle libre, en cas d'hématome (collection de sang), survenant à l'extérieur de la dure-mère, ou au-dessous d'elle.

A la suite d'un coma, certains patients, en sortant de celui-ci, présentent une hémiplégie.Quand l'hémiplégie est progressive, la cause en est une tumeur cérébrale. En effet, celle-ci s'étend de plus en plus à des régions voisines. L'hémiplégie se caractérise par la présence d'épilepsies de type Bravais Jackson.

Les hémiplégies d'origine congénitale, surviennent en cas d'affections congénitales, et ce sont essentiellement des paraplégies, c'est-à-dire des paralysies des deux membres supérieurs, des deux membres inférieurs, ou des quatre membres, qui sont observées chez les patients (habituellement la paraplégie désigne la paralysie des deux membres inférieurs). Ce type d'affection se voit essentiellement en cas de méningite tuberculeuse de l'adulte, et en présence d'abcès du cerveau, ou encore de certaines encéphalites (inflammation de la partie du système nerveux contenue dans le crâne).

Les autres causes d'hémiplégie sont :

  • Une intoxication et plus spécifiquement celle par l'oxyde de carbone.
  • Un choc allergique grave.
  • Un avortement «sauvage» par injection intra-utérine d'eau savonneuse.
  • Des transfusions sanguines non compatibles.
  • Une ponction pleurale.
  • Un pneumothorax.

Hémiplégie

Une hémiplégie est la paralysie totale ou partielle de la moitié du corps.

Autrement dit, il s'agit d'une paralysie affectant la moitié gauche ou la moitié droite du corps.

Pour Pierre Marie et Foix, il s'agit d'une « atteinte dimidiée de l'organisme ».

Classification

On distingue classiquement 2 variétés d'hémiplégies :

  • L'hémiplégie spasmodique, au cours de laquelle les muscles touchés sont raides.
  • L'hémiplégie flasque, au cours de laquelle la palpation du patient montre des muscles mous et hypotoniques (affaiblis).

Anatomie

Pour comprendre le mécanisme de survenue d'une hémiplégie, il faut connaître quelques notions d'anatomie concernant la voie pyramidale

Le faisceau pyramidal est une voie nerveuse principale, appartenant au système nerveux central (encéphale et moelle épinière). Il est constitué d’un groupement de fibres nerveuses possédant un trajet commun, et destinées à transporter les messages moteurs volontaires (influx nerveux permettant d’obtenir un mouvement, contrairement aux messages destinés à la perception des sensations).

Il relie les cellules nerveuses de forme pyramidale contenues dans l’écorce cérébrale (substance grise du cerveau) à d’autres cellules nerveuses contenues dans la moelle épinière. Les nerfs constituant le faisceau pyramidal volontaire appartiennent à un ensemble de fibres destinées au tronc (abdomen + thorax), et aux membres.

A partir des cellules pyramidales, ce faisceau descend vers la moelle épinière en passant par une zone du bulbe rachidien (région du système nerveux central située en avant du cervelet, entre le cerveau au-dessus et la moelle épinière en dessous).

Il décusse, c’est-à-dire change de côté. Puis il se sépare à l’intérieur de la moelle épinière en 2 branches appelées cortico-spino-ventrale (trajet situé vers l’avant de la moelle épinière) et latérale (trajet situé sur les côtés de la moelle épinière). Il se termine dans la corne antérieure de la moelle épinière appelée corne latérale (située de l’autre côté du trajet de ce faisceau).

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