La "ostalgia" es un sentimiento irresponsable y un insulto a las innumerables VICTIMAS del "socialismo real". POR Jacobo Machover

La "ostalgia" es un sentimiento irresponsable y un insulto a las innumerables victimas del "socialismo real".

POR Jacobo Machover


Lorsqu’on passe par hasard devant le Grand Palais, on doit contempler, à notre corps défendant, une horrible affiche typique du réalisme socialiste des « camarades » Jdanov et Staline. C’est celle qui annonce l’exposition « Rouge », une sinistre célébration de l’ « ostalgie » qui touche d’innombrables inconscients de ce que fut l’URSS (CCCP, prononcer SSSR) en russe. Comme l’explique Yves Jaeglé dans le quotidien « Le Parisien », l’expo ne mentionne même pas les souffrances endurées par certains artistes soviétiques qui ont tenté de rester libres. Ni Lénine ni Staline ne nous font rire. A ne pas voir.

Pourquoi sort-on agacé d’une exposition ? Parce qu’on était mal luné ou parce qu’elle ne nous éclaire pas assez. On penche pour la seconde version, à la sortie de « Rouge, art et utopie au pays des Soviets », au Grand Palais (Paris VIIIe), qui explore l’art soviétique de 1917 à 1953, de l’avant-garde la plus novatrice au réalisme socialiste le plus ridicule - avec le recul - au service de la gloire de Lénine ou Staline.

Problème : d’une salle à l’autre, on mélange tout. Les premières années, la Révolution de 1917 essaime une créativité folle qui influence le graphisme, de la peinture à la pub, jusqu’à aujourd’hui. Puis le régime serre les boulons et la peinture ne sert plus qu’à glorifier les dirigeants de l’URSS et des corps sains dans des âmes soviétiques.

Staline ne nous fait pas rire
Certains sourient sans doute devant les croûtes représentant Lénine en promenade en voiture avec des enfants dans la campagne, ou Staline lui aussi au milieu de bambins soviétiques. Pas nous. Ces peintures sont laides, esthétiquement, politiquement, moralement, et n’ont pas forcément leur place au Grand Palais. Et l’ambivalence se glisse quand un chef-d’œuvre, ou des tableaux passionnants - certains artistes, même au service de la dictature communiste, débordent de talent — surnagent.

Les commissaires de l’exposition viennent du centre Pompidou. On est d’autant plus surpris que cette institution a organisé récemment une exposition bien meilleure, plus dense, plus claire, sur l’avant-garde russe autour de Chagall, Malevitch et Lissitzky, dans les premières années de la Révolution.

A trop vouloir montrer - 400 œuvres, on en a mal à la tête -, le Grand Palais cache l’essentiel : la violence d’un régime qui a détruit ses artistes et poussé plusieurs d’entre eux au suicide ou à la mort certaine en déportation. Alors quand on traverse la boutique de produits dérivés, non, on n’a aucune envie d’acheter un mug CCCP (URSS en version originale). La coupe est pleine.

ROUGE

Art et utopie au pays des Soviets
Grand Palais, Galeries nationales
 
20 mars 2019 - 1 juillet 2019

irresponsable et une insulte aux innombrables victimes du "socialisme réel"

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