CAVALIER AU CERF-VOLANT
CAVALIER AU CERF-VOLANT
L’œuvre de Kyeser apparaît, non comme un traité, mais une anthologie, un recueil de machines, ce qu’au xvie siècle on appellera un « Théâtre de machine ». Les manuscrits les plus complets se composent de dix livres qui traitent exactement les thèmes des encyclopédies byzantines, thèmes qui se retrouveront encore dans la lettre de Léonard de Vinci au prince Sforza en s’inscrivant dans la même tradition2 :
- Les chars
- Les engins de siège
- Les machines hydrauliques
- Les machines élévatoires
- Les armes à feu
- Les armes défensives
- Les secrets merveilleux
- Les feux pour la guerre
- Les feux pour les fêtes
- Les outils et les instruments de travail
Si en fait le contenu est proche de ses prédécesseurs allemands, l’œuvre se distingue par des illustrations mieux conçues et une matière plus abondante. D’après certains historiens allemands, il semble que les dessins qui ornent les manuscrits soient l’œuvre d’un illustrateur de missels de la région bohémienne.
Parmi les inventions présentes dans le Bellifortis, un appareillage de plongée décrite depuis le xiie siècle jusqu'à Roger Bacon ou la première description connue d'une ceinture de chasteté.
À la tradition du Moyen Âge appartiennent encore de curieux exemples d’anthropomorphisme, machines à figure humaine, appareils étranges munis de bouches, dragons fantastiques. Keyser mêle en effet artes magicae et artes mechanicae, et son ouvrage propose de nombreuses applications de la magie aux arts de la guerre.
Mais le Bellifortis assure également la transition avec les générations suivantes : transformation de l’artillerie, armes plus maniables (premières armes à feu portatives), apparition de la hausse des pièces d'artillerie, apparition de mécanismes plus sophistiqués (machine à soulever, vérins, treuils, grues pivotantes et sans doute système bielle-manivelle…)1.
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