C’est la joie de la maison, de l’époux et de l’épouse.


J’ai dit : “Ma Mère aima dès le premier instant de sa conception.”
    


 Gloire au Seigneur tout-puissant qui a aimé la descendance de David. Gloire au Seigneur !      

Du ciel, sa suprême grâce m’a visitée.           
Une nouvelle branche a jailli du vieil arbre, et j’en suis heureuse.       
Pour la fête des Lumières
[4], l’espérance a jeté sa semence ;        
L’air embaumé du mois de Nisan
[5] la voit germer.
Ma chair au printemps ressemble à l’amandier en fleurs.           
Au soir de sa vie, elle sent qu’elle porte son fruit.  
Cette branche porte une rose, un fruit des plus doux,      
Une étoile qui scintille, une jeune vie innocente.  
C’est la joie de la maison, de l’époux et de l’épouse.          
Louange à Dieu, à mon Seigneur, qui a eu pitié de moi.  
Sa lumière me l’a annoncé : "Une étoile viendra vers toi."         
Gloire, gloire ! C’est à toi qu’appartiendra le fruit de cette plante,         
Le premier et le dernier, saint et pur comme un don du Seigneur.       
C’est à toi qu’il appartiendra ; que la joie et la paix viennent sur terre par lui.  
Vole, ma navette. Ton fil tisse la toile de l’enfant. 
Il va naître ! C’est vers Dieu, qu’avec allégresse, s’élève le chant de mon cœur.»    


;: I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 4.2 - Joachim entre au moment où elle va répéter son chant pour la quatrième fois.    

«Tu es heureuse, Anne ? On dirait que tu es un oiseau qui annonce le printemps. Qu’est-ce donc que ce cantique ? Je ne l’ai jamais entendu de personne. D’où vient-il ?          

– De mon cœur, Joachim.»      

Anne s’est levée et se dirige vers son époux, tout sourire. Elle paraît plus jeune et plus belle.         

«Je ne te savais pas poète», dit son mari en la regardant avec une évidente admiration.          

On ne croirait pas deux vieux époux. On lit dans leur regard une tendresse de jeunes mariés.           

«Je viens du fond du jardin parce que je t’ai entendue chanter. Cela fait des années que je n’avais plus entendu ta voix de tourterelle amoureuse. Veux-tu me répéter ce cantique ?     

– Je te l’aurais répété même si tu ne me l’avais pas demandé. Les fils d’Israël ont toujours confié au chant les cris les plus vrais de leurs espérances, de leurs joies, de leurs peines. Moi, j’ai confié au chant le soin de me dire et de te dire une 
grande joie. Oui, de me la redire à moi aussi, car c’est une si grande chose que, bien que j’en sois désormais certaine, cela me paraît encore irréel…»

27> Elle reprend son cantique mais, arrivée à ce passage : “Cette branche porte une rose, un fruit des plus doux, une étoile…”, sa voix vibrante de contralto devient tremblante puis se brise. Avec un sanglot de joie, elle regarde Joachim et, levant les bras, elle s’écrie :    

«Je suis mère, mon bien-aimé !»       

Et elle se réfugie sur son cœur, entre les bras qu’il lui tend et qu’il resserre maintenant autour de son heureuse épouse. Ils s’embrassent de la façon la plus chaste et la plus heureuse que j’aie jamais vue depuis que je suis au monde. C’est une étreinte à la fois pudique et ardente dans sa chasteté.        

Puis vient ce doux reproche à travers les cheveux grisonnants d’Anne :        

«Et tu ne me le disais pas ?      

– C’est que je voulais en être sûre. À mon âge… me savoir mère… Je ne pouvais vraiment pas le croire… et je ne voulais pas te causer une déception plus amère que tout. C’est depuis la fin de décembre que je sens un renouveau à l’intérieur de moi et la poussée, comme je le dis, d’un nouveau rameau. Mais maintenant, c’est sûr, ce rameau porte un fruit… Tu vois ? Ce linge est déjà pour celui qui va arriver.    

– N’est-ce pas le lin que tu as acheté à Jérusalem en octobre ?  

– Si. Je l’ai filé dans l’attente et l’espoir.  

;: I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 4.3 - J’espérais : le dernier jour, pendant que je priais au Temple, le plus près possible de la maison de Dieu qu’il soit permis à une femme, il se faisait tard… tu te souviens que j’ai dit : “Encore, encore un peu.” Je ne pouvais m’arracher à ce lieu sans avoir obtenu cette grâce ! Eh bien, dans l’ombre qui descendait déjà de l’intérieur du lieu sacré, vers lequel mon âme se sentais fortement attirée pour y arracher un “oui” du Dieu qui y est présent, j’ai vu jaillir une lumière, une merveilleuse étincelle de lumière. Claire et douce comme la lumière de la lune, elle renfermait pourtant l’éclat de toutes les perles et joyaux de la terre. On aurait dit qu’une des étoiles précieuses du Voile, ces étoiles placées sous les pieds des chérubins[6], se détachait et prenait la splendeur d’une lumière surnaturelle… J’avais l’impression qu’un feu partait de derrière le Voile sacré, de la Gloire même, qu’il venait rapidement sur moi et que, en traversant l’air, il chantait d’une voix céleste : “Que t’arrive ce que tu as demandé ! [7]”       

      

28> C’est pour cela que je chante : “Une étoile viendra vers toi”. Quel enfant sera donc le nôtre, pour se manifester ainsi comme la lumière d’une étoile[8] dans le Temple et dire : “Je suis[9]” pendant la fête des Lumières ? Aurais-tu vu juste en voyant en moi une nouvelle Anne d’Elqana[10] ?         

;: I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 4.4 - Comment l’appellerons-nous, notre enfant que je sens doucement me parler en mon sein par les battements de son petit cœur, comme le murmure d’un ruisseau, comme une tourterelle que l’on tient au creux de la main ?   

– Si c’est un garçon, nous l’appellerons Samuel
[11]. Si c’est une fille, Étoile[12]. Notre étoile, le mot qui a terminé ton cantique pour me donner la joie de me savoir père, et la forme qu’elle a prise pour se manifester dans l’ombre sacré du Temple. 

– Étoile, notre étoile. Je ne sais pas, mais je pense, je pense que ce sera une fille. Il me semble que des caresses aussi douces ne peuvent venir que d’une très douce petite fille. Car je ne la porte pas, je n’en éprouve aucune souffrance. C’est elle qui me porte sur un sentier d’azur et de fleurs, comme si j’étais soutenue par les anges et que la terre était déjà loin… J’ai toujours entendu les femmes dire que concevoir et porter un enfant était douloureux. Mais moi, je ne souffre pas. Je me sens forte, jeune, fraîche plus que lorsque je t’ai donné ma virginité à l’époque lointaine de ma jeunesse. Fille de Dieu – car cet enfant éclos sur un tronc desséché appartient plus à Dieu qu’à nous –, elle ne cause aucune peine à sa maman. Elle ne lui apporte que paix et bénédiction, c’est-à-dire les fruits de Dieu, son véritable Père.         

– Alors nous l’appellerons Marie. Étoile de notre mer, perle, bonheur. C’est le nom de la première grande femme d’Israël
[13]. Mais celle-ci n’offensera jamais le Seigneur[14]. C’est à lui seul qu’elle adressera son cantique, car elle lui est offerte comme une hostie avant même de naître. 

– Elle lui est offerte, oui. Garçon ou fille, lorsque notre enfant aura fait notre joie pendant trois ans, nous l’offrirons au Seigneur. Ainsi serons nous, nous aussi, des hosties avec elle, pour la gloire de Dieu.»



C’est la joie de la maison, de l’époux et de l’épouse.  


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