Hildegarde de Bingen

 

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Hildegarde de Bingen (Hildegard von Bingen) est née le 16 septembre 1098 et elle est morte le 17 septembre 1179, près de Bingen, en Allemagne.

Hildegarde était la dixième enfant de Hildebert et Mathilde, des nobles allemands.

Très vite elle fut passionnée par la religion et favorisée par des phénomènes mystiques.

Hildegarde affirmera avoir reçu les premières grâces dès trois ans :

« Dans la troisième année de mon âge j’ai vu une telle lumière que mon âme en a été ébranlée, mais à cause de mon enfance je n’ai rien pu en dire ».

À l’âge de huit ans, elle entra au couvent des bénédictines de Disibodenberg.

Elle prononça ses vœux perpétuels et reçut vers l’âge de quatorze ou quinze ans le voile monastique.

En 1136, Hildegarde fut élue abbesse de Disibodenberg, à l’âge de 38 ans.


Elle commença à 43 ans à consigner les visions qu’elle avait depuis l’enfance, dans le « Scivias » (du latin : sci vias Dei « sache les voies de Dieu »).

En 1147, elle fonda l’abbaye de Rupertsberg.

L’approbation du pape Eugène III encouragea Hildegarde à poursuivre son activité littéraire.

Elle achèva le Scivias, composé en 1151. Elle écrivit le Liber vitae meritorum entre 1158 et 1163 et le Liber divinorum operum entre 1163 et 1174.

En 1165, elle fonda l’abbaye d’Eibingen.

Hildegarde a composé plus de soixante-dix chants liturgiques, hymnes et séquences.

L’ensemble des chants forme la collection Symphonia harmoniae celestium revelationum (Symphonie de l’harmonie des révélations célestes), qu’elle mit en musique.


Elle a aussi composé un drame liturgique intitulé Ordo virtutum (Le jeu des vertus), qui comporte quatre-vingt-deux mélodies et met en scène les tiraillements de l’âme entre le démon et les vertus.

Pour Hildegarde, la musique est réminiscence de cette science divine que l’homme a perdue après la chute, elle est un des seuls liens qui l’unit encore aux réalités spirituelles et le détourne de l’accablement que son bannissement du paradis céleste pourrait lui causer.

Consacrée par les plus hautes autorités de l’époque, Hildegarde devint un phare spirituel vers lequel se tournent papes, cardinaux, évêques, rois et laïcs.

Ainsi, elle intervint dans les plus grands conflits religieux et politiques de son temps.

Aux environs de 1155, Dieu révéla à son humble abbesse une médecine à portée de tous : la Nature.


Sainte Hildegarde reçoit l’inspiration divine, enluminure du Scivias.

Le Scivias est la première des trois œuvres écrit par Hildegarde décrivant ses visions.

Hildegarde a écrit plusieurs récits décrivant le monde terrestre regroupé dans le livre « Physica ». On le trouve aussi édité en plusieurs parties. Dans ce livre très complet, elle décrit les vertus médicinales des animaux, les plantes, les minéraux…

La fougère par exemple :

« La fougère est tout à fait chaude et sèche. Et contient assez peu de suc. Mais elle a beaucoup de vertus analogues au soleil ; en effet, de même elle met en fuite les apparitions fantastiques, et c’est pourquoi les esprits malins la détestent. Dans les lieux où elle pousse, le diable exerce rarement ses sortilèges. (…)

Et si on prépare quelques figurines pour blesser ou tuer une personne, que celle-ci ait prés d’elle une fougère, la figurine ne peut plus lui causer de tort. (…) En effet, lorsque le diable, au paradis terrestre, a attiré l’homme à lui, il a reçu en souvenir un signe qui doit demeurer en lui jusqu’au dernier jour.

Et lorsqu’il est appelé par un homme au moyen de certaines formules (…) le signe qui est demeuré en lui se trouve frappé. (…) Il arrive que l’homme reçoive une bénédiction par l’intermédiaire de cette image, si bien que cela est utile à sa prospérité et à sa santé. Mais c’est le mal qui est provoqué par la haine et l’envie, et c’est le mal qui s’ajoute au mal. Et la méchanceté du diable voit celle qui est déjà accumulée en l’homme, elle s’en prend sans cesse à l’homme, et le mal s’unit au mal (…).

C’est pourquoi, lorsqu’une femme enfante, il faut l’entourer de fougère, il faut en mettre autour de l’enfant, dans son berceau et le diable s’en prendra d’autant moins à lui, car lorsque le diable regarde pour la première fois un enfant, il le déteste et tente de lui faire du mal. (…) »

Certaines plantes font du bien à l’homme en tant que nourriture, comme l’épeautre (à consommer régulièrement d’après Hildegarde), le blé, la sauge, l’ortie…

D’autres plantes ne font ni de mal ni de bien comme le nénuphar, le millepertuis…

Et d’autres font du mal, comme la myrtille, les champignons, les fraises (si elles poussent au sol et restent dans l’humidité)… Dans ce cas si l’homme a une bonne vitalité il y résiste, ou sinon il tombe malade.

Il en est de même pour les animaux. Elle désigne le bœuf et l’agneau comme deux viandes excellentes à cause de ce qu’ils mangent.

Le cochon quant à lui est très mauvais pour l’homme car lui provoque des « humeurs » (sécrétions), il faut donc avoir une bonne vitalité pour le supporter car il n’apporte rien de bon pour l’homme.

Elle décrit aussi sur des animaux de légendes, comme la licorne et le dragon, et avec eux un petit peu de la nature qui se trouve au paradis.

Elle explique comment soigner les troubles ou les maladies, avec ces éléments naturels, en faisant des concoctions, des baumes, des tisanes…

L’efficacité est réelle, il existe un centre médical en Allemagne basé sur les soins préconisés par Hildegarde.

Cela peut nous rappeler les savoirs médicaux des anciens guérisseurs que nous avons perdus.

Elle décrit les éléments l’air, l’eau, la terre, puis les métaux et les pierres précieuses.

« L’air est un souffle qui s’insinue dans la sève de tout ce qui pousse »

« Le diable abhorre les pierres précieuses, les déteste et les méprise, parce qu’il se souvient que leur éclat s’est manifesté en lui avant qu’il ne soit déchu de la gloire que Dieu lui avait donné ; et aussi parce qu’un certain nombre de pierres précieuses naissent du feu, qui est l’élément de son châtiment. »

Pour Hildegarde :

« l’eau vient de la source vive et c’est de cette source que sortent aussi les eaux jaillissantes qui lavent toutes les souillures ».

Elle explique que la mer est la source première des eaux, et donc les fleuves naissent de la mer. Chaque fleuve a des propriétés propres selon les terres qu’ils traversent.

Récit de la naissance des métaux par Hildegarde :

« Lorsque, au commencement, l’Esprit de Dieu planait sur les eaux et que l’eau emplissait le monde, que les eaux demeuraient sans s’écouler ni provoquer d’inondation, l’Esprit les fit couler par son souffle, et alors ces mêmes eaux pénétrèrent la terre et la consolidèrent, l’empêchant de se désintégrer.

Et là où la force ignée qui circule dans l’eau pénétra la terre de part en part (…). »

Hildegarde consacra aussi son récit sur les arbres, les poissons, et les oiseaux avec la même analyse.

Sa vision démontre une « solidarité » entre toutes les formes, visibles ou invisibles, du vivant. Le monde qu’elle écrit en mouvement perpétuel se rapproche plus de la physique moderne que des conceptions figées du Moyen Age.

A une époque où les énergies spirituelles attirent de nombreuses personnes vers le « Nouvel Age », Saint Hildegarde parle des forces invisibles avec une interprétation chrétienne et à la lumière de Dieu.

Elle s’intéressait aussi à la mélancolie (dépression), qu’elle voit dans l’histoire de l’homme comme une conséquence du péché originel :

« Au moment où Adam a désobéi à l’ordre divin, à cet instant même, la mélancolie s’est coagulée dans son sang ».


Adam et Eve par Zampieri (1625)

Sainte Hildegarde mourut en 1179, à 81 ans, dans le monastère d’Eibingen, qu’elle avait fondé.

Jamais l’Esprit Saint n’aura révélé autant de lumières à une même âme.

Le procès en canonisation de Sainte Hildegarde a duré dans le temps, sans jamais obtenir de validation.

Pour autant, le peuple la qualifia de Sainte très vite.

Le 10 mai 2012, le pape Benoît XVI étendit le culte liturgique de sainte Hildegarde à l’Église universelle, dans un processus connu sous le nom de « canonisation équipollente », ou canonisation équivalente, car elle était l’objet d’une dévotion de longue date.

En 2012, Benoît XVI proclama d’Hildegarde de Bingen comme Docteur de l’Eglise, faisant d’elle la quatrième femme Docteur de l’Église après Catherine de Sienne, Thérèse d’Avila et Thérèse de Lisieux.

Cette reconnaissance est la plus haute de l’Eglise catholique, affirmant par là même l’exemplarité de la vie mais aussi des écrits d’Hildegarde comme modèle pour tous les catholiques.

Il existe un film inspiré de sa vie « Vision » de Margarethe Von Trotta avec Barbara Sukowa (2009).


Prophéties

Ses récits apocalyptiques (au sens littéral de dévoilement des fins dernières) donnent de l’univers une vision étonnante de modernité où la science actuelle peut se reconnaître (création continue, énergie cachée dans la matière).

« Le monde ne reste jamais dans un seul état », écrit-elle.

Hildegarde dit « A chaque fois que Dieu se propose de châtier le genre humain par ses prévarications, il le fait prédire par des hommes ou le manifeste par les créatures, afin qu’ils n’aient point sujet de se plaindre de leurs maux. »

Sainte Hildegarde de Bingen qui reçut de grandes lumières prophétiques, parle de la catastrophe, qui va venir purifier l’humanité, laquelle après une désolation recevra les consolations du Ciel.

«En ces jours-là, les empereurs romains (dirigeants d’Europe) verront se ternir leur gloire au point que, par une juste punition de Dieu, le pouvoir suprême s’affaiblira peu à peu en leurs mains jusqu’à leur échapper totalement, à cause de leur vie négligente, tiède, sans caractère et sans mœurs, comme sans efficacité pour le bien public.

Ils voudront encore être considérés du peuple ; mais ne cherchant point à le rendre heureux, ils ne recevront plus ni honneur ni respect.

De là il arrivera que les rois et les chefs d’un grand nombre de pays jusque-là soumis à l’Empire s’en détacheront pour ne plus s’y laisser assujettir.

Et ainsi s’en ira-t-il en pièces.

Car chaque nation, chaque peuple se choisira alors un souverain particulier, en disant «que la grande étendue de l’Empire était devenue moins une gloire qu’une charge pour les sujets.»

Cependant, continue la Sainte, après ce partage sans retour de la couronne impériale, la tiare apostolique subira elle-même un amoindrissement de sa puissance séculière, et il arrivera un temps où le Souverain Pontife verra son pouvoir temporel tellement réduit en comparaison du passé, qu’il lui sera à peine accordé de conserver Rome et quelques domaines des environs. »

«Lorsque la crainte de Dieu sera tout à fait mise de côté, des guerres atroces et cruelles surgiront à l’envie, une foule de personnes y seront immolées, et bien des cités se changeront en un monceau de ruines.

Autant l’homme efface par sa force la faiblesse de la femme et autant le lion l’emporte sur les autres animaux, autant quelques hommes, d’une férocité non pareille, suscités par la justice divine, se joueront du repos de leurs semblables.

Ainsi en a-t-il été depuis le commencement du monde ; le Seigneur remettra à nos ennemis la verge de fer destinée à le venger cruellement de nos iniquités.

Mais quand la société aura été enfin complètement purifiée par ces tribulations, les hommes, fatigués de tant d’horreurs, reviendront pleinement à la pratique de la justice et se rangeront fidèlement sous les lois de l’Église, qui nous rendent si agréables à Dieu, avec la crainte du Seigneur.

La consolation remplacera alors la désolation ; de même que la loi nouvelle a succédé à l’ancienne loi, ainsi les jours de la guérison feront oublier par leur prospérité les angoisses de la ruine : autrement, si l’inconstance et les scandales du monde devaient impunément se prolonger, la vérité serait tellement obscurcie, que les tours de la céleste Jérusalem en seraient ébranlées, et que les institutions de l’Église seraient foulées aux pieds, comme si Dieu n’existait plus pour les hommes.»

« Quand la société aura été enfin complètement purifiée par tribulations, les hommes se rangeront sous les lois de l’Eglise.

A ce moment de rénovation, la Justice et la Paix seront rétablies par des décrets si nouveaux et si peu attendus que les peuples ravis d’admiration, confesseront hautement que rien de semblable ne s’était vu jusque là.

Cette paix du monde avant les derniers temps, figurée par celle qui précéda le premier avènement du Fils de Dieu, sera néanmoins contenue : l’approche du dernier jour empêchera les hommes de se livrer pleinement à la joie, mais ils s’empresseront de demander au Dieu tout-puissant qu’il les comble de toute justice dans la foi catholique.

Les juifs se joindront alors aux chrétiens et reconnaîtront avec allégresse l’arrivée de Celui qu’ils niaient jusque-là être venus en ce monde.

Cette paix arrivera au comble et portera à la perfection la paix figurative qui régna au premier avènement du Fils de Dieu.

Alors surgiront, en effet, des saints admirablement revêtus du don de prophétie, et l’on verra une surabondante floraison de tout germe de justice dans les fils et les filles des hommes, comme il a été annoncé au nom du Très-Haut par le Prophète, son serviteur, disant :

«En ces jours-là, le germe du Seigneur s’épanouira dans toute sa magnificence et sa gloire ; la terre verra se produire une sublime perfection, et l’allégresse régnera parmi les enfants d’Israël en possession de leur Sauveur.» (Isaïe IV,2).

«Dans ces jours de bénédiction du sein d’une atmosphère très-suave, s’épancheront sur la terre les plus douces nuées.

Elles la couvriront de verdure et de fruits, parce que les hommes s’adonneront alors à toutes les œuvres de justice, tandis que dans les jours précédents, si désolés par les mœurs efféminées du monde, les éléments, violentés par les péchés des hommes, auront été réduits à l’impuissance de rien produire de bon.

Les princes rivaliseront de zèle avec leurs peuples pour faire régner partout la loi de Dieu.

Ils interdiront l’usage des armes de guerre, le fer ne sera plus employé à, d’autres usages qu’à cultiver la terre et à pourvoir aux nécessités de la vie.

Ceux qui s’en serviront autrement, seront punis par le fer et mis au ban des «nations».

Comme les nuées féconderont alors la terre par leur douce rosée, ainsi l’Esprit-Saint répandra avec abondance sur les peuples, par la rosée de sa grâce, la science, la sagesse et la sainteté : tous seront ainsi transformés en des hommes nouveaux.

On verra alors comme un été spirituel répondre à l’influence de la vertu d’En-Haut : toutes choses seront rétablies dans la vérité.

Les prêtres et les religieux, les vierges et les âmes uniquement vouées à Dieu, les différents ordres de la société persévéreront dans la voie droite de la justice et du bien, sans plus se soucier de l’abondance et de la superfluité des richesses, parce que, par la grâce de Dieu, la vie spirituelle montera à la hauteur de l’abondance dès biens de la terre.

La vérité apparaîtra sans ombres, la sagesse manifestera ses trésors d’allégresse et de vertus héroïques ; tous les fidèles s’y considéreront comme dans un miroir de salut.

En même temps les saints anges que l’infection des iniquités du monde n’éloigne que trop souvent delà société des hommes, viendront se joindre familièrement à eux, charmés qu’ils seront de ce renouvellement et de la sainteté de leur vie.

Cette joie des justes arrivés comme en vue de la terre promise et soutenus de l’espérance des récompenses éternelles, ne sera point cependant parfaite, parce qu’ils verront clairement que le jour du jugement sera proche.

Les juifs et les hérétiques ne mettront pas de bornes à leurs transports :

«Enfin, s’écrieront-ils, l’heure de notre propre justification est venue, les liens de l’erreur sont tombés sous nos pieds, nous avons rejeté loin de nous le fardeau si lourd et si attardant de la prévarication.»

«La foule des fidèles sera notablement accrue par des flots de païens, entraînés par tant de splendeur et d’abondance.

Après leur baptême, ceux-ci se joindront aux croyants pour annoncer le Christ comme au temps des Apôtres.

S’adressant aux juifs et aux hérétiques encore endurcis : « Ce que vous appelez votre gloire, leur diront-ils, va devenir votre mort éternelle, et celui que vous honorez comme votre chef, va périr sous vos yeux, au sein de l’horreur la plus épouvantable et la plus périlleuse pour vous.
En ce jour, vous vous rendrez à notre appel, sous les rayons de Marie, l’étoile de la mer. »

Cependant, en ces jours même, la justice et la piété auront parfois encore leurs moments de fatigue et de langueur, mais pour reprendre bientôt leur force première.

L’iniquité lèvera parfois la tête, mais sera de nouveau terrassée ; la guerre, la famine, la peste, le fléau de la mort exerceront encore leurs ravages, mais s’évanouiront ensuite, sans peser longtemps sur le monde, apparaissant ça et là aujourd’hui, disparaissant demain.

La fidélité à la loi de Dieu, on vient de l’entendre, nous conduira seule à ces jours d’incomparable félicité que l’univers entier appelle de tous ses désirs, mais que trop de passions effrénées ne cessent de refouler loin de nous.

Portons la guerre sur le terrain des passions, et toute paix est à nous».

Visions d’Hildegarde sur l’Antéchrist



« Mon Fils est venu au monde après les cinq premiers âges, et lorsque le monde était déjà presque vers son déclin.

Le fils de perdition, qui régnera très peu de temps, viendra dans les derniers jours.

Après avoir passé une jeunesse licencieuse au milieu d’hommes très pervers et dans un désert où elle aura été conduite par un démon déguisé en ange de lumière, la mère du fils de perdition le concevra et l’enfantera.

Le fils de perdition est cette bête très méchante qui fera mourir ceux qui refuseront de croire en lui, qui s’associera les rois, les princes, les grands et les riches, qui méprisera l’humanité et n’estimera que l’orgueil, qui enfin subjuguera l’univers entier par des moyens diaboliques.

Il paraîtra agiter l’air, faire descendre le feu du ciel, produire des éclairs, le tonnerre et la grêle, renverser les montagnes, dessécher les fleuves, dépouiller la verdure des arbres des forêts et la leur rendre ensuite.

Il paraîtra aussi rendre les hommes malades, guérir les infirmes, chasser les démons et quelquefois ressusciter les morts faisant qu’un cadavre remue comme s’il était en vie.

Cependant cette espèce de résurrection ne durera jamais au delà d’une petite heure pour que la gloire de Dieu n’en souffre pas.

Il gagnera beaucoup de peuples, en leur disant :

« Vous pouvez faire tout ce qui vous plaira ; renoncez aux jeûnes, il suffit que vous m’aimiez, moi qui suis votre Dieu. »

Il leur montera des trésors et des richesses, et il leur permettra de se livrer à toutes sortes de festins, comme ils le voudront.

Il les obligera à pratiquer la circoncision et plusieurs observances judaïques, et leur dira :

« celui qui croira en moi recevra le pardon de ses péchés et vivra avec moi éternellement. »

Il rejettera le baptême et l’évangile et il tournera en dérision tous les préceptes que l’Église a donnés aux hommes de ma part.

Ensuite il dira à ses partisans :

« Frappez-moi avec un glaive et placez mon corps dans un linceul sans tache jusqu’au jour de ma résurrection. »

On croira réellement lui avoir donné la mort, et de son côté il fera semblant de ressusciter.

Après quoi il commandera à ses serviteurs de l’adorer.

Quand à ceux qui, par amour pour Mon Nom, refuseront de rendre cette adoration sacrilège au fils de perdition, il les fera mourir au milieu des plus grands tourments.

Mais J’enverrai mes deux témoins, Hénoch et Élie, que J’ai réservés pour ce temps-là.

Leur mission sera de combattre cet homme du mal et de ramener dans la voie de la vérité ceux qu’il aura séduits.

Ils auront la vertu d’opérer les miracles les plus éclatants dans tous les lieux où le fils de perdition aura répandu ses mauvaises doctrines.

Cependant Je permettrai que ce méchant les fasse mourir, mais Je leur donnerai dans le ciel la récompense de leurs travaux.

Quand le fils de perdition aura accompli tous ses desseins, il rassemblera ses croyants et leur dira qu’il veut monter au ciel.

Au moment même de cette ascension, un coup de foudre le terrassera et le fera mourir.

D’un autre côté, la montagne où il sera établi pour opérer son ascension sera à l’instant couverte d’une nuée qui répandra une corruption insupportable et vraiment infernale.

Ce qui, à la vue de son cadavre couvert de pourriture, ouvrira les yeux à un grand nombre de personnes et leur fera avouer leur misérable erreur.

Après la triste défaite du fils de perdition, l’épouse de mon Fils, qui est l’Église, brillera d’une gloire sans égale et les victimes de l’erreur s’empresseront de rentrer dans le bercail.

Quant à savoir quel jour après la chute de l’Antéchrist le monde devra finir, l’homme ne doit pas chercher à le connaître, il ne pourrait y parvenir.

Le Père s’en est réservé le secret.

Ô hommes, préparez-vous au jugement ! »

Sources :

« Voix prophétiques ou signes, apparitions et prédictions modernes », l’abbé J.M Curique, édition Victor Palmé, 1872

« Sainte Hildegarde, 3 livres de visions et révélations », Edition R. Chamonal, 1909, disponible sur livres-mystiques.com

« Physica, le livre des subtilités des créatures », Hildegarde de Bingen, Atopia, 2011

« Hildegarde de Bingen, conscience inspirée du XII° siècle », Régine Pernoud, édité par LGF, Livre de Poche

« La vie de sainte Hildegarde de Bingen: Et Les actes de l’enquête en vue de sa canonisation », Charles Munier, les Editions du Cerf, 2000

« Hildegarde de Bingen, Chants et Lettres (choix) », traduit du latin, présenté et annoté par L. Mouninier, dans Voix de femmes au Moyen Âge. Savoir, mystique, poésie, amour, sorcellerie XIIe siècle-XVe siècle, R. Laffont, 2006


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