Tout l’éclat des grandeurs n’a point de lustre pour les gens qui sont dans les recherches de l’esprit.
Ryders House, 1933, Edward Hopper
« La distance infinie des corps aux esprits figure la distance infiniment plus infinie des esprits à la charité car elle est
surnaturelle.
Tout l’éclat des grandeurs n’a point de lustre pour les gens qui sont dans les recherches de l’esprit.
La grandeur des gens d’esprit est invisible aux rois, aux riches, aux capitaines, à tous ces grands de chair.
La grandeur de la sagesse, qui n’est nulle sinon de Dieu, est invisible aux charnels et aux gens d’esprit. Ce sont trois
ordres différents, de genre.
Les grands génies ont leur empire, leur éclat, leur victoire et leur lustre, et n’ont nul besoin des grandeurs charnelles
où elles n’ont pas de rapport. Ils sont vus, non des yeux mais des esprits. C’est assez.
Les saints ont leur empire, leur éclat, leur victoire, leur lustre et n’ont nul besoin des grandeurs charnelles ou
spirituelles, où elles n’ont nul rapport car elles n’y ajoutent ni ôtent. Ils sont vus de Dieu et des anges et non des corps et
des esprits curieux. Dieu leur suffit.
Archimède sans éclat serait en même vénération. Il n’a pas donné des batailles pour les yeux, mais il a fourni à tous les esprits ses inventions. Ou qu’il a éclaté aux esprits.
J-C, sans biens, et sans aucune production au dehors de science, est dans son ordre de sainteté. Il n’a point donné
d’inventions. Il n’a point régné, mais il a été humble, patient, saint, saint, saint à Dieu, terrible aux démons, sans aucun
péché. Ou qu’il est venu en grande pompe et en une prodigieuse magnificence aux yeux du coeur et qui voyent la sagesse.
Il eût été inutile à Archimède de faire le prince dans ses livres de géométrie, quoiqu’il le fût.
Il eût été inutile à N-S.J-C. pour éclater dans son règne de sainteté, de venir en roi, mais il y est bien venu dans l’éclat
de son ordre.
Il est bien ridicule de se scandaliser de la bassesse de J-C., comme si cette bassesse était du même ordre duquel est la
grandeur qu’il venait faire paraître.
Qu’on considère cette grandeur-là dans sa vie, dans sa passion, dans son obscurité, dans sa mort, dans l’élection des
siens, dans leur abandonnement, dans sa secrète résurrection et dans le reste. On la verra si grande qu’on n’aura pas sujet
de se scandaliser d’une bassesse qui n’y est pas.
Mais il y en a qui ne peuvent admirer que les grandeurs charnelles comme s’il n’y en avait pas de spirituelles. Et
d’autres qui n’admirent que les spirituelles comme s’il n’y en avait pas d’infiniment plus hautes dans la sagesse.
Tous les corps, le firmament, les étoiles, la terre et ses royaumes, ne valent pas le moindre des esprits. Car il connaît
tout cela, et soi, et les corps rien.
Tous les corps ensemble et tous les esprits ensemble et toutes leurs productions ne valent pas le moindre mouvement
de charité. Cela est d’un ordre infiniment plus élevé.
De tous les corps ensemble on ne saurait faire réussir une petite pensée. Cela est impossible et d’un autre ordre. De
tous les corps et les esprits on n’en saurait tirer un mouvement de vraie charité, cela est impossible et d’un autre ordre
surnaturel ».
Pascal. Pensées. L.308. B. 793.
« La distance infinie des corps aux esprits figure la distance infiniment plus infinie des esprits à la charité car elle est
surnaturelle.
Tout l’éclat des grandeurs n’a point de lustre pour les gens qui sont dans les recherches de l’esprit.
La grandeur des gens d’esprit est invisible aux rois, aux riches, aux capitaines, à tous ces grands de chair.
La grandeur de la sagesse, qui n’est nulle sinon de Dieu, est invisible aux charnels et aux gens d’esprit. Ce sont trois
ordres différents, de genre.
Les grands génies ont leur empire, leur éclat, leur victoire et leur lustre, et n’ont nul besoin des grandeurs charnelles
où elles n’ont pas de rapport. Ils sont vus, non des yeux mais des esprits. C’est assez.
Les saints ont leur empire, leur éclat, leur victoire, leur lustre et n’ont nul besoin des grandeurs charnelles ou
spirituelles, où elles n’ont nul rapport car elles n’y ajoutent ni ôtent. Ils sont vus de Dieu et des anges et non des corps et
des esprits curieux. Dieu leur suffit.
Archimède sans éclat serait en même vénération. Il n’a pas donné des batailles pour les yeux, mais il a fourni à tous les esprits ses inventions. Ou qu’il a éclaté aux esprits.
J-C, sans biens, et sans aucune production au dehors de science, est dans son ordre de sainteté. Il n’a point donné
d’inventions. Il n’a point régné, mais il a été humble, patient, saint, saint, saint à Dieu, terrible aux démons, sans aucun
péché. Ou qu’il est venu en grande pompe et en une prodigieuse magnificence aux yeux du coeur et qui voyent la sagesse.
Il eût été inutile à Archimède de faire le prince dans ses livres de géométrie, quoiqu’il le fût.
Il eût été inutile à N-S.J-C. pour éclater dans son règne de sainteté, de venir en roi, mais il y est bien venu dans l’éclat
de son ordre.
Il est bien ridicule de se scandaliser de la bassesse de J-C., comme si cette bassesse était du même ordre duquel est la
grandeur qu’il venait faire paraître.
Qu’on considère cette grandeur-là dans sa vie, dans sa passion, dans son obscurité, dans sa mort, dans l’élection des
siens, dans leur abandonnement, dans sa secrète résurrection et dans le reste. On la verra si grande qu’on n’aura pas sujet
de se scandaliser d’une bassesse qui n’y est pas.
Mais il y en a qui ne peuvent admirer que les grandeurs charnelles comme s’il n’y en avait pas de spirituelles. Et
d’autres qui n’admirent que les spirituelles comme s’il n’y en avait pas d’infiniment plus hautes dans la sagesse.
Tous les corps, le firmament, les étoiles, la terre et ses royaumes, ne valent pas le moindre des esprits. Car il connaît
tout cela, et soi, et les corps rien.
Tous les corps ensemble et tous les esprits ensemble et toutes leurs productions ne valent pas le moindre mouvement
de charité. Cela est d’un ordre infiniment plus élevé.
De tous les corps ensemble on ne saurait faire réussir une petite pensée. Cela est impossible et d’un autre ordre. De
tous les corps et les esprits on n’en saurait tirer un mouvement de vraie charité, cela est impossible et d’un autre ordre
surnaturel ».
Pascal. Pensées. L.308. B. 793.
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