The Pont Neuf in Paris
Othon Friesz,
The Pont Neuf in Paris (Grey Weather), 1902
Dernières poésies
À la musique
Musique : haleine des statues.
Peut-être : Silence des images.
Tu es parole là où les paroles finissent.
Peut-être : Silence des images.
Tu es parole là où les paroles finissent.
Toi temps
planté à la verticale
de la direction des cœurs passants.
de la direction des cœurs passants.
pour qui ces sentiments ?
O toi sentiment changé en quoi ?
O toi sentiment changé en quoi ?
– en paysage audible.
Toi étrangère : la musique.
Toi qui nous fais sortir de l’espace du cœur.
Toi qui nous fais sortir de l’espace du cœur.
Au plus intime de nous, nous dépassant
et nous poussant hors de nous :
et nous poussant hors de nous :
adieu sacré :
là en nous l’intérieur nous assiège
comme lointain le plus balisé,
comme l’autre versant de l’air
pur,
immense,
inhabitable désormais.
Rainer Maria Rilke, 11. et 12.1.1918, Munich
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