Attentat de Charlie Hebdo à Paris !








Parmi les 12 personnes, dont deux policiers, tuées mercredi 7 janvier lors de l'attentat contre "Charlie Hebdo", figurent notamment : le directeur de la rédaction et dessinateur Charb, le directeur artistique et dessinateur Cabu, les dessinateurs Tignous et Wolinsky et le journaliste Bernard Maris.
Les identités des autres victimes sont encore inconnues.

Charb

De son vrai nom Stéphane Charbonnier, Charb était protégé par le service de protection des personnalités depuis l'affaire des caricatures de Mahomet. Celui qui le protégeait a également été tué dans les locaux. Selon une de ses confrères, interrogée par le "Monde", qui n'était pas dans le journal, Charb "se déplaçait parfois sans ses policiers, ce qui est un signe qu'il n'était pas inquiet à chaque instant."
Il a pris la suite de Philippe Val en mai 2009. Dans le journal, sa place était notamment dans la rubrique "Charb n'aime pas les gens". Il dessinait régulièrement pour "Fluide Glacial" dans lequel il avait sa chronique : "La fatwa de l'Ayatollah Charb", "L'Echo des Savanes", "Télérama", "L'Humanité". Il a longtemps soutenu le Parti communiste, puis le Front de gauche.

Cabu

De son vrai nom Jean Cabut, avec ses lunettes cerclées et son éternelle coupe au bol, Cabu, 76 ans, était un pilier du journal. Il avait en ligne de mire les politiques, l'armée, toutes les religions... Et bien sûr, les "beaufs", ces caricatures de Français râleurs, chauvins, qu'il tendait comme un miroir à ses contemporains. Ses caricatures de Mahomet publiées en 2006 ont valu à l'équipe de "Charlie" des menaces de morts. Ecologiste convaincu, il avait soixante ans de carrière et plus de 35.000 dessins à son actif.
Son coup de maître est le "beauf", apparu en 1973 dans "Charlie Hebdo". Une caricature de Français gueulard, alcoolique, raciste, inspiré d'un patron de bistrot, dont il fait une vedette. Au point de le faire entrer dans le dictionnaire: "Beauf. Beauf-frère (d'après une B.D. de Cabu). Français moyen aux idées étroites, conservateur, grossier et phallocrate" (Le Robert).

Georges Wolinski

Le père du célèbre "Roi des cons" était aussi un pilier de la bande de "Hara-Kiri" dans les années 60 puis de "Charlie Hebdo". C'est lui aussi qui caricaturera Michel Debré, alors ministre de la Défense, avec un entonnoir sur la tête.
Il participe également à l'aventure de "Charlie Mensuel", dont il est le rédacteur en chef de 1970 à 1981. A partir des années 80, il travaille pour différents quotidiens ou magazines comme "L'Humanité", "Libération", "Le Nouvel Observateur". Dans "Charlie", chaque semaine, Wolinski met en scène deux personnages, un maigre timide et un gros, dominateur et péremptoire, qui enchaîne les propos de comptoir :
Monsieur, je suis pour la liberté de la presse, à condition que la presse n'en profite pas pour dire n'importe quoi !"
Le dessinateur, qui était âgé de 80 ans, avait quelque 80 albums à son actif, des compilations de dessins d'actu et de vraies BD, comme les célèbres aventures érotico-farfelues de Paulette. En 2005, il a été couronné par le Grand Prix du 32e festival d'Angoulême et en 2012 la très digne BNF lui avait consacré une rétrospective pour ses 50 ans de dessins. Il acceptait ces honneurs avec le sourire, comme il avait accepté la Légion d'honneur épinglée par le président Jacques Chirac. Outre son autobiographie ("Mes aveux"), cet infatigable graphomane a aussi écrit pour le théâtre ("Je ne pense qu'à ça", "Le Roi des cons"...) et la télé ("Scoopette, la nympho de l'info", pour Canal+), en privilégiant son sujet favori : les relations hommes-femmes et bien sûr le sexe.

Tignous

De son vrai nom Bernard Verlhac, il était un collaborateur régulier de "Charlie Hebdo".

Bernard Maris

Journaliste et économiste de gauche, Bernard Maris était un habitué des plateaux télé. Il signait sous le nom de "Oncle Bernard" dans "Charlie". Il a également écrit pour "Marianne", "Le Figaro Magazine", "Le Monde" et "L'Obs". Il tenait aussi une chronique sur France Inter, intitulé "J'ai tout compris à l'économie".


Parmi les autres victimes, deux policiers : l'un d'eux, gardien de la paix, avait 30 ans. Le second était un officier du SPHP (Service de protection des hautes personnalités) et était chargé de la protection de Charb.
La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont été chargées de l'enquête.
Celle-ci est ouverte par la section antiterroriste du parquet de Paris des chefs d'"assassinats en lien avec une entreprise terroriste", "tentatives d'assassinats en lien avec une entreprise terroriste", "association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste", "vol avec arme en relation avec une entreprise terroriste", a précisé le parquet.
Bernard #Maris


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