"Los independentistas viven en una burbuja y venden ilusiones" Le Monde

The Master of Belmonte. Saint Michael slays the Antichrist (detail) ~ 1450

El periódico Le Monde ha publicado este lunes un editorial en el que se refiere con dureza al proyecto secesionista del Govern de Cataluña y a la actitud "estancada" deMariano Rajoy.
El diario francés, con todo, ha cargado las tintas en los independentistas, con párrafos como este: "Se puede sentir la mayor de las simpatías por la aspiración de los catalanes a una autonomía más completa. Se puede criticar la actitud de esperar y ver que ha adoptado el Gobierno de Madrid desde 2010. Pero no podemos dejar de señalar que el señor Puigdemont tiene muy poco respeto por la democracia".

Le Monde critica de manera frontal el papel jugado por TV3: "Desde hace meses, la televisión pública catalana machaca con una propaganda independentista simplista y engañosa. Durante esos meses, ha utilizado también una retórica victimista que de manera grotesca intenta hacer creer que Cataluña es víctima del retorno de la dictadura de Franco. No es el caso".
Por si quedaba alguna duda del rechazo del periódico por las tesis independentistas, el último párrafo del editorial despeja cualquier incógnita: "Los separatistas vivien en una burbuja, venden ilusiones y capitalizan la complejidad de la situación. Pero no se atreven a organizar una consulta regional, bajo el control de la comisión electoral española; una consulta precedida por una campaña libre sobre los problemas reales de la "independencia"; una votación legal que muestre qué piensa la población de Cataluña".
"Ellos prefieren la política de lo peor", culmina el texto.

En Catalogne, la politique 

du pire




Editorial du « Monde ». 


L’Espagne vit une tragédie. Poussé à bout par des 


indépendantistes au pouvoir à Barcelone, prêts à toutes 


les dérives, le gouvernement central, à Madrid, a décidé 


de suspendre le statut d’autonomie de la Catalogne et 


d’administrer directement la région. Le chef du 


gouvernement catalan, Carles Puigdemont, s’est mis 


hors la loi. Il a pris le risque d’un face-à-face avec Madrid qui peut tourner à la violence.



Il reviendra, vendredi 27 octobre, au Sénat espagnol d’entériner la décision du chef du gouvernement, le conservateur Mariano Rajoy, qui est pleinement appuyé dans cette affaire par les socialistes du PSOE et par les centristes de Ciudadanos. Le patron du Parti populaire a tergiversé, a attendu, a laissé du temps au temps. Il a proposé au gouvernement catalan d’organiser des élections dans la province. M. Rajoy a dit qu’il n’était pas fermé à une forme de dialogue dès lors que M. Puigdemont renouerait avec la loi en mettant sous le boisseau le référendum d’autodétermination illégal du 1er octobre.


Rien n’y a fait. A la tête d’une majorité indépendantiste brinquebalante, M. Puigdemont table sur une radicalisation d’une partie de l’opinion. Il sait bien que l’administration directe de la Catalogne par Madrid va souder le camp indépendantiste. Il compte sur des « bavures », il parie sur le pourrissement. Nombre d’indépendantistes appelaient de leurs vœux cette mise sous tutelle de la Catalogne – l’activation de l’article 155 de la Constitution espagnole – pour qu’une situation intenable s’installe dans la province.



Les indépendantistes vendent de l’illusion



M. Rajoy est-il à la hauteur, suffisamment « créatif », intelligemment « politique » ? Le référendum organisé par M. Puigdemont était illégal, contraire à la constitution de 1978 – massivement approuvée par les Catalans. A peine 40 % des électeurs ont voté. Le résultat est peu fiable – un 90 % de oui dont la seule ampleur interroge. Que faire de l’expression de ce micronationalisme ultra porté par des gens qui dénoncent par ailleurs les dangers du nationalisme ?

M. Puigdemont convoquera sans doute le Parlement régional au moment de la réunion du Sénat à Madrid. Il répliquera vraisemblablement au vote de l’article 155 en proclamant l’indépendance. C’est la stratégie de la tension. On peut avoir la plus grande sympathie pour les aspiration des Catalans à une autonomie plus aboutie. On peut dénoncer l’attentisme buté de Madrid depuis 2010. On ne peut pas ne pas relever que M. Puigdemont a bien peu de respect pour la démocratie.

Il n’y a pas que le référendum illégal du 1er octobre. Voilà des semaines que le Parlement catalan ne se réunit pas, pour la seule raison que la majorité refuse de répondre aux questions de l’opposition. Voilà des mois que la télévision publique catalane, TV3, matraque une propagande indépendantiste simpliste et mensongère. Et des mois qu’elle a recours à une rhétorique de victimisation qui veut faire croire, de façon grotesque, que la Catalogne est victime d’un retour de la dictature franquiste. Ce n’est pas le cas.



Les indépendantistes vivent dans une bulle, ils vendent de l’illusion, ils capitalisent sur la complexité de la situation catalane. Mais ils n’osent pas organiser un scrutin régional, sous contrôle de la commission électorale espagnole ; un scrutin précédé d’une campagne libre sur les vrais enjeux de « l’indépendance » ; un scrutin légal qui dirait comment se départage la population de la Catalogne. Ils préfèrent la politique du pire.

Commentaires

Articles les plus consultés